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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/376

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— Oui, cela doit être arrivé ainsi, — s’écria Scipion en rassemblant ses souvenirs, — car c’est vers cette époque qu’il s’est battu en duel avec le capitaine Clément qui depuis a épousé la princesse… Le motif de ce duel avait toujours paru invraisemblable. Il doit se rattacher à cette aventure… et…

Soudain Basquine partit d’un éclat de rire railleur et s’écria :

— Ah ! pardieu… la bonne idée…

— Qu’avez-vous ? — dit Scipion.

— Ah ! mon pauvre garçon… j’ai plus d’invention que vous…

— Comment ?

— Vous cherchez une arme… une vengeance ?… j’en trouve une admirable… d’une rouerie diabolique.

— Que dites-vous ?

— Mais, bah ! vous n’oserez pas… Il faudrait que vous eussiez absolument, — et Basquine appuya sur ce mot — que vous eussiez absolument la même audace, la même énergie que votre père… et vous n’êtes pas de cette trempe de fer…

— Taisez-vous… — s’écria Scipion, effrayant de frayeur. — Je ne sais pas… à quelles horribles pensées… vous me pousseriez en me parlant ainsi…

— Pas d’enfantillage, Scipion… ou je garde mon idée pour moi… Mais, avant de vous la dire… je veux voir si elle est réellement praticable… pour cela, résumons en deux mots votre situation : Si vous refusez d’épouser Raphaële… c’est pour vous la prison.

— Et le désespoir pour mon père… car il n’épouse