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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/397

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éperdu, sortait de la chambre sans issue où se tenaient encore Basquine et Bamboche :

— Martin, — s’écria le comte en se reculant avec stupeur, — vous ici !…

— La garde est en bas… — s’écria Martin ; — elle va monter…

— Ah !… j’ai tué mon fils… — murmura M. Duriveau en frissonnant, — l’échafaud m’attend !!…

— Et la fuite… impossible… — reprit Martin, désespéré.

— Oh ! sauvez-moi !… — murmura le comte dans le premier égarement de son épouvante, — sauvez-moi !… vous êtes aussi mon fils, vous ! Ce n’est pas pour insulter à mon désespoir… à mon crime… que vous êtes venu là. J’ai appris à vous connaître ; vous êtes généreux. Vous êtes ici, c’est pour me sauver… n’est-ce pas ? Vous avez été secourable à tant d’autres… ayez pitié de moi. Oh ! l’échafaud ! Eh bien ! oui, je suis lâche… j’ai peur… je vous implore…

— La porte est enfoncée, — s’écria soudain Martin ; — le malheureux… est perdu !

En effet, la porte venait de céder ; le bruit du tumulte extérieur, jusqu’alors amorti par cet obstacle, fit, pour ainsi dire, explosion dans l’escalier, dont les marches inférieures résonnèrent bientôt sous des pas précipités.

— Ils montent ! — s’écria Martin en prêtant l’oreille.

— Ah !… ils s’arrêtent au premier… Mais ils vont venir ici… Oh ! ne pouvoir sauver ce malheureux… sauver mon père de l’échafaud !!!