Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/400

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suivirent son arrestation, il dit avec son affreux cynisme :

— Maintenant, causons. J’avoue les deux meurtres dont je suis accusé, et, de plus, un troisième…

— Un troisième meurtre ! — s’écria le magistrat qui accompagnait la force armée, — un troisième meurtre !

— Oui, un petit jeune homme. Il était ici en rendez-vous avec une femme. Je suis entré dans cette maison pour voler, j’ai surpris les amoureux, ils ont eu peur, ils ont crié au voleur. Pour faire taire le jeune homme, je l’ai assommé à coups de chaise. Et voilà !

— Mais où cela s’est-il passé, misérable ? — s’écria le magistrat.

— D’ailleurs je suis fâché d’avoir été si brutal, — dit Bamboche sans répondre à la question qu’on lui faisait, — car le père est arrivé… et voir ce père se jetant sur le corps de son fils, malgré moi, ça m’a fait mal.

— Mais où cela s’est-il passé ? — reprit le magistrat.

— En haut… au troisième, — dit Bamboche, — vous y trouverez le père. Il paraît qu’il épiait son fils et qu’il aura voulu le surprendre avec cette femme, car il est arrivé lui et un autre homme, au moment où je venais de faire le coup ; ils n’ont pensé qu’à tâcher de secourir le petit jeune homme, le père s’est jeté sur lui… même qu’il s’est tout abîmé de sang… Moi, j’ai filé… vous m’avez pincé… mon affaire est claire… mais je ne bouderai pas devant la guillotine…

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Il est inutile de dire que, grâce au sang-froid et à l’incroyable présence et ressource d’esprit de Bamboche,