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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/405

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dit Martin, — il a pour jamais quitté Paris ; il a fait transporter en Sologne le corps de Scipion… et depuis… M. Duriveau n’a pas quitté le pays… où il se fixe pour toujours.

— Et maintenant, comment est-il pour toi ? — dit Bamboche, — pour ta mère ?

— Il a fait publier les bans de son mariage avec elle, — dit Martin.

— Quoique l’esprit de ta pauvre mère ne soit pas encore remis ? — dit Basquine étonnée.

— Oui… répondit Martin. — « Ma cruauté lui a fait perdre la raison, — a dit M. Duriveau, — je dois tâcher de la lui rendre à force de soins affectueux… Je l’ai déshonorée… je dois lui rendre l’honneur en lui donnant mon nom. »

— Quel changement ! — dit Basquine avec un sourire amer, et elle ajouta froidement : — Et Mme Wilson ?

— Elle est partie en Angleterre avec sa fille… — répondit tristement Martin, — mais il lui reste peu d’espoir de conserver cette infortunée… Raphaële se meurt…

— Et Claude Gérard ?… — demanda Bamboche.

— Il ne quitte pas ma mère et M. Duriveau. Celui-ci lui a fait humblement la réparation la plus éclatante… Claude… revenu de la misanthropie farouche où l’avaient jeté d’indignes persécutions, n’a pu être insensible à l’horrible douleur, aux remords incessants de M. Duriveau, qui cherche sa seule consolation dans une expiation qu’il veut grande et féconde ;… il a les projets les plus vastes, les plus généreux pour le bonheur de cette