naisseuse et savante aux choses des champs, qu’elle en remontrerait aux plus vieux laboureurs et bergers !
— Et cette jolie petite merveille habite ici ? — demanda Régina avec intérêt.
— Oui, Madame… elle a eu bien du chagrin… dans le temps ! mais je crois que ça se passe… D’ailleurs, comme elle n’avait jamais été bien gaie, la peine, ça s’aperçoit moins chez elle que chez une autre… mais vous verrez ses perchoirs, ses basses-cours. Il y a toujours là trois ou quatre mille volailles… dindes, oies ou pintades, divisées par troupeaux de deux cents… un enfant de dix ans et un chien suffisent à conduire chaque troupeau, et un homme à cheval les surveille tous. Il en va des volailles comme du beurre et du lait… Autrefois, nous ne connaissions du goût des oies et des dindes que nous élevions, que pour avoir entendu dire que c’était un très-bon manger. Aujourd’hui nous en mangeons souvent, et en proportion, notre association en vend pour plus d’argent qu’autrefois n’en vendaient toutes les métairies réunies ensemble. Dam ! c’est tout simple, à cette heure, ces bêtes, bien nourries, pondent davantage… les petits, bien soignés, ne meurent plus par dizaine… sans compter que les renards et les fouines… qui venaient encore dévorer au moins la moitié des couvées dans les métairies isolées, sans clôtures, ne se frottent pas à venir se régaler ici… Et si vous voyez là les bergeries… c’est encore ça qui est beau ! et les écuries donc !… il y a là soixante superbes paires de chevaux de labour… dans une seule écurie. C’est un fier coup-d’œil, allez… pour le soin et pour la propreté. Dam ! vous comprenez l’amour-propre, je ne