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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/434

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voudrais pas, moi, qu’on pût dire que la bergerie, ou l’écurie, ou les basses-cours font la nique à nos vacheries… Et comme l’écurie est autant à moi, que la vacherie est à ceux qui soignent la bergerie, les perchoirs ou l’écurie, nous avons tous intérêt à bien faire et à être contents du bien-faire des autres… À quoi bon se jalouser, puisque tout profite à tous ?

— Mais, — dit Just, de plus en plus surpris, — je vous entends parler d’un triste passé, dire autrefois, tout allait de mal en pire pour les bêtes et pour les gens ; par quel miracle… ce passé si malheureux s’est-il ainsi transformé ?

— Tenez, Monsieur, — dit la Robin, — voilà maître Claude… il vous expliquera ça mieux que moi.

En effet, Just et Régina qui, pendant cette dernière partie de l’entretien, étaient sortis de la vacherie pour revenir dans la cour, virent Claude Gérard, conduit par Petit-Pierre, s’avancer vers eux.

Claude Gérard portait toujours sa longue barbe grisonnante, mais il avait quitté ses habits de peaux de bête pour des vêtements moins sauvages. Ses traits avaient perdu leur caractère farouche : ils étaient alors empreints d’une gravité douce et mélancolique.

En recevant la carte de Just, Claude s’était félicité de ce que le comte Duriveau et Martin se trouvassent absents et occupés à surveiller, à deux lieues de là, quelques travaux, M. Duriveau et son fils ne pouvant ou ne voulant, pour des motifs bien différents, paraître devant Régina et son mari. Claude s’était donc chargé de recevoir ceux-ci.