Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/442

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Mais enfin, — reprit Claude, — l’association s’est formée. Six mois après les constructions nécessaires étaient terminées, et bientôt l’ancien village a été démoli avec une sorte de joyeuse solennité. Quant au bonheur, à l’aisance dont jouit maintenant cette population naguère encore si horriblement misérable, veuillez m’accompagner, et… ce que vous verrez vous montrera les merveilleux résultats de cette association.

Ce disant, Claude Gérard conduisit Just et Régina dans le bâtiment principal, formant autrefois le château ; ses pièces immenses avaient été transformées en école pour les jeunes garçons, et, pour les jeunes filles, en crèches, en salle d’asile pour les enfants de l’association. Une vaste pièce donnant dans le jardin d’hiver (qui avait été conservé), servait de lieu de réunion et de réfectoire pour ceux des membres de l’association qui préféraient manger ensemble au lieu de porter chez eux les mets provenant de la cuisine commune. Les étages supérieurs étaient consacrés à la lingerie, à l’infirmerie, aux magasins de matières premières de toutes sortes qui s’ouvrageaient dans de vastes ateliers, car cette association était à la fois agricole et industrielle ; de la sorte, les longues soirées et les nombreuses journées d’hiver pendant lesquelles le travail des champs est impossible, étaient fructueusement utilisées ; les associés y trouvaient des occupations variées, et le revenu général s’accroissait d’autant.

Quant au logement des associés, il se composait, selon l’exigence de leur famille, d’une ou deux chambres,