Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/447

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— Oui, Madame, — reprit Claude avec une émotion profonde, — un… digne fils… un vaillant fils.

À ce moment, dame Perrine, ou plutôt Mme Duriveau, après avoir donné quelques conseils à plusieurs jeunes filles qui travaillaient aux métiers à dentelle, se dirigea vers Claude, toujours précédée de Bruyère, sur l’épaule de laquelle elle s’appuyait ; puis s’apercevant alors que des étrangers accompagnaient l’instituteur, elle rougit légèrement, tandis que Bruyère levait sur eux ses grands yeux timides et étonnés.

— Madame, — dit Régina d’une voix émue en s’avançant vers la mère de Martin avec un air de déférence et de respect, — permettez à deux étrangers de vous exprimer leur profonde admiration pour l’homme généreux qui a changé ce pays, jadis si misérable, nous a-t-on dit… en une véritable terre promise… que son nom que l’on ne nous a pas prononcé jusqu’ici… sans doute pour satisfaire à la modestie de son caractère, soit à jamais béni…

— Du moins, il nous est doux, Madame, — ajouta Just, — de pouvoir vous dire à vous, la digne compagne de ce grand homme de bien, à quel point nous sommes touchés de tout ce que nous venons de voir… et combien nous vous en sommes reconnaissants au nom de l’humanité tout entière.

À ces mots, la légère rougeur qui, depuis un instant, colorait le pâle visage de Mme Perrine, augmenta encore ; une expression de mélancolique fierté brilla dans ses grands yeux noirs, qui devinrent humides ; puis, toujours digue dans sa simplicité, elle répondit à Just et à Régina :