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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/47

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d’hier continuait ce matin… en augmentant, si c’est possible.

Une idée qui me donna presque le vertige, me traversa l’esprit.

Mon émotion fut si visible, que la femme de charge me dit :

— Qu’avez-vous donc, Monsieur Martin ?

Ces mots me rappelèrent à moi ; je répondis à cette femme qui répétait avec une surprise croissante :

— Mais, qu’avez-vous donc ?

— Mon Dieu, Madame Gabrielle, je réfléchis qu’au lieu de vous faire perdre là votre temps, je peux vous épargner une corvée. J’ai passé tout-à-l’heure sur le quai Voltaire, j’ai vu deux ou trois fiacres sur la place… je vais y courir et en amener un pour vous à la porte de l’hôtel Duriveau.

— Ah ! par exemple, Monsieur Martin, vous êtes trop aimable… vous déranger ainsi…

— Cela ne me dérange pas, — lui dis-je en m’éloignant, — nous sommes voisins… dans dix minutes, le fiacre sera à votre porte.

Et je m’élançai dans la direction du quai Voltaire pendant que Mme Gabrielle me criait de loin :

— Merci, Monsieur Martin.

Cette idée qui m’avait presque donné le vertige était celle-ci :

— Un piège horrible est tendu à Régina, rue du Marché-Vieux ; on s’est adressé à la bienfaisance de la princesse pour l’attirer dans un guet-apens ; dans cette maison située au fond d’un quartier perdu, il n’y a pas de portier, il n’y a d’autres locataires que cette femme