Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/56

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pas le mors-aux-dents celui-là… Il y avait une femme dedans.

Plus de doute, le comte Duriveau avait précédé Régina dans cette maison déserte… Heureusement le capitaine Just arrivait presque sur les pas de la princesse.

J’entrai précipitamment dans la rue du Marché-Vieux, je vis Jérôme arrêté à la porte du no 11.

— Vous êtes blessé, mille dieux ! — me dit-il en voyant ma jambe bandée.

— Et le capitaine ! — lui dis-je.

— Il a sauté de ma voiture sans attendre que je lui baisse le marche-pied.

— Il ne vous a pas dit de l’accompagner ?

— Non… mais il paraît que ça va chauffer, j’ai vu la crosse d’un pistolet sortir de la poche de sa redingote.

— Attendez là, mon bon Jérôme, — lui dis-je en m’élançant dans l’allée, — et pas un mot de moi au capitaine.

— Soyez calme, — dit Jérôme, en flattant ses chevaux de la main. — je serai muet comme Lolo et Lolotte.

Montant rapidement l’escalier, j’arrivai sur le palier du troisième étage, où demeurait la femme Lallemand ; je trouvai la porte de la première pièce ouverte, et j’entendis la voix éclatante du capitaine Just s’adressant à la fausse malade :

— Je vous dis que la princesse de Montbar est ici…

— Hélas ! mon bon Monsieur, — disait cette femme d’une voix lamentable, — je vous assure que non…