Page:Sue - Martin l'enfant trouvé, vol. 7-8.djvu/57

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— Elle est ici… vous l’avez attirée dans un piège… misérable que vous êtes !

— Que le ciel écrase mon enfant que voilà si je sais ce que vous voulez dire, mon bon Monsieur.

— Ne faites pas de mal à ma pauvre maman, mon bon Monsieur, — s’écria l’enfant en joignant ses gémissements à ceux de sa mère.

— Où est la princesse ? — s’écria le capitaine Just d’une voix terrible, en portant sans doute la main sur cette créature, car elle reprit avec effroi :

— Grâce, Monsieur… vous me brisez le bras !

— Maman… oh ! maman, — cria l’enfant.

— Hélas ! Monsieur, vous voyez bien que nous n’avons que ces deux pauvres chambres… — dit la femme, — où voulez-vous que soit la princesse ?…

Soudain des cris éloignés arrivèrent jusqu’à moi, sourds, étouffés comme s’ils furent sortis d’une pièce contiguë à celle où était couchée la fausse malade, chambre masquée sans doute, ainsi que je l’avais soupçonné.

Cette voix était celle de Régina ; elle criait :

— Au secours !… au secours !…

J’entendis un grand bruit, comme celui d’un placard enfoncé par un choc violent,… aussitôt les cris de Régina arrivèrent jusqu’à moi, aussi éclatants qu’ils avaient été jusque-là voilés…

À ces cris succéda un moment de silence, puis le piétinement sourd qui accompagne une lutte violente. Ce bruit se rapprocha tout-à-coup, comme si cette lutte se fût poursuivie dans la pièce à la porte de laquelle j’écoutais.