Page:Sue - Martin l'enfant trouvé.djvu/188

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le vôtre avec un caractère et un esprit tels que les vôtres.

» Une fois amené, par de mûres réflexions nées de nos entretiens, dans une voie nouvelle, aux abords difficiles, dangereux… peut-être ; peu-à-peu, lentement, il est vrai, de nouveaux horizons ont commencé à s’ouvrir devant moi… de bien grandes vérités ont éclairé mon esprit

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» Vous le savez, j’ai tâché de n’être point ingrat envers vous… en essayant de vous prouver déjà ma reconnaissance selon votre cœur

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» Vous êtes précipitamment parti pour la France, un devoir sacré vous y appelait, m’avez-vous dit… C’est avec tristesse et regret que je vous ai vu vous éloigner pour long-temps… pour toujours peut-être.

» Vous me devez, il me semble, une compensation ; si vous pensez ainsi, accordez-moi une demande qui maintenant, je le crois, n’est plus indiscrète.

» Vous souvient-il qu’une fois je mis en doute, non votre sincérité, mais l’exactitude de vos souvenirs, à propos d’un fait extraordinaire dont vous avez été témoin ; à ce propos, vous me dites qu’il était presque impossible que votre mémoire vous fît défaut, car depuis longues années vous écriviez presque jour par jour une sorte de mémento de votre vie.

» Cette vie a dû avoir des aspects si étranges et