Page:Sue - Martin l'enfant trouvé.djvu/213

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fixes et demi-clos, les dents serrées, était en proie à un effrayant paroxysme nerveux.

— Dame Perrine… — s’écria la Robin en se jetant à genoux auprès d’elle pour lui porter secours pendant que les gendarmes l’entouraient.

— La Robin !… au secours ! — s’écria tout-à-coup une voix de l’autre côté des ruines du fournil.

C’était un des garçons de ferme qui, entendant le bruit du corps de Bruyère tombant à l’eau, avait couru au bord de l’étang pendant que les autres acteurs de cette scène se précipitaient vers les ruines.

— La Robin ! — cria-t-il de nouveau, — Bruyère s’est jetée dans l’étang… voilà un de ses petits sabots dans les joncs… vite… au secours… démarre la toue (le bateau)… on pourra peut-être encore la sauver.

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Pendant que Perrine Martin, privée de tout sentiment, était transportée dans la métairie, le bateau fut démarré, l’étang parcouru, sondé en tous sens par la Robin, les garçons de ferme et les gendarmes…

On ne retrouva pas le corps de Bruyère…

La Robin, éclatant en sanglots, emportait comme une relique précieuse le petit sabot de la jeune fille… puis se ravisant tout-à-coup, la Robin dit au charretier :

— Nous sommes bêtes de pleurer… une créature charmée comme était Bruyère, ça ne meurt pas… Nous la reverrons.

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