comte, avec une joie amère et triomphante, — comment, lorsque cette excellente nature, en sage mère… de police, charge dame Misère de faire évacuer ce trop plein de populaire, j’irais, moi… par une sotte charité, contrarier les vues de la nature !… Allons donc. Messieurs, cela fait pitié.
Les auditeurs du comte, à cette effrayante citation, se regardèrent en silence.
— Comment ! — dit M. Chandavoine, — comment… Malthus… dit positivement…
— J’aurai l’honneur de vous envoyer demain ses œuvres complètes, — dit le comte ; — c’est une excellente lecture à l’usage des propriétaires. Lisez, méditez Malthus, Messieurs, vous retremperez dans cette saine lecture la conscience de vos droits ; vous y trouverez encore ces paroles dont je vous engage à vous souvenir, lorsque le démon de la charité vous tentera :
À la gloire de la France et de l’humanité, d’excellents esprits, de profonds penseurs, protestent de toutes les forces de leur cœur et de leur intelligence contre l’école impitoyable des économistes qui admettent le mal comme fatal, comme un fait accompli et sans remède possible, m. f. vidal, éloquent écrivain, rempli de savoir, rigoureux logicien, animé des intentions les plus généreuses, vient de porter un coup accablant à la secte économique, dans son beau livre de la Répartition des richesses. m. pierre leroux, l’un des plus vastes esprits, l’un des plus grands philosophes de notre temps, et dont le caractère commande la vénération et la foi, vient de publier, dans la Revue Sociale, sous ce titre : du capital et du travail, un admirable plaidoyer contre cette école qui, complètement insoucieuse du droit, s’incline devant le fait, si horrible qu’il soit, et le légitime. Enfin la Démocratie pacifique, ce journal rédigé avec une si haute indépendance, avec une si fervente conviction, cet organe infatigable des idées sociales, a fait énergiquement justice de ces déplorables théories économiques.