— Apporte une flambée dans la chambre aux chevelures.
— Pourquoi donc faire ? ta chambre est prête, — répondit la grosse voix.
— Apporte toujours…
— Allons bon, j’y vais… — reprit la grosse voix.
— Il y a-t-il de quoi coucher dans cette chambre ? — ajouta la Levrasse.
— Je le crois bien : il y a une couverture sur une litière de paille de maïs toute fraîche.
— Apporte aussi du pain, de la bière et un morceau de lard, — ajouta la Levrasse.
— Dans la chambre aux chevelures ? — reprit la grosse voix, avec un accent de plus en plus étonné.
— Oui, — dit la Levrasse.
Quelques minutes après ce dialogue, je sentis que l’on soulevait la toile cirée dont j’étais couvert ; l’air vif et froid me frappa au visage.
— Veux-tu marcher, ou veux-tu que je te porte, petit Martin ? — dit la Levrasse d’une voix toujours doucereuse.
Et m’aidant à descendre de dessus les ballots, il dénoua la courroie qui m’attachait les mains.
— Je peux marcher, — lui dis-je en proie à une terreur indicible.
— Alors donne-moi la main et prends garde de tomber, il y a du verglas.
Après avoir plusieurs fois trébuché en descendant quelques degrés glissants, j’entrai sur les pas de la Levrasse dans une petite chambre voûtée. Un bon feu de