Page:Sue - Martin l'enfant trouvé.djvu/471

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— Ça va… et de bon cœur… — m’écriai-je tout heureux, tout fier d’être, après tant de peines, arrivé à mes fins, et de posséder un ami.

— Maintenant, — reprit Bamboche avec une précipitation qui me prouva combien il était ravi d’avoir trouvé un confident, — il faut que je te dise de qui je suis amoureux.

— Ce n’est donc plus de la mère Major ? — lui dis-je avec un nouvel étonnement.

Bamboche haussa les épaules.

— Tu seras donc toujours serin ? — me dit-il.

Puis il ajouta d’un ton d’affectueuse compassion.

— Je vois que j’aurai du mal à te délurer… mais je serai pour toi, ce que le cul-de-jatte a été pour moi.

— Merci, Bamboche, — lui dis-je, pénétré de reconnaissance, — mais de qui es-tu donc amoureux, puisque tu ne l’es plus de la mère Major ?

— Je vais te le dire, — me répondit Bamboche.

Et j’attendis ce récit avec une vive curiosité.