Page:Sue - Martin l'enfant trouvé.djvu/477

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velle Basquine, je me lève de grand matin, je sors de l’auberge, je demande l’adresse du charron, j’y cours… et…

Le récit de Bamboche fut interrompu par la grosse voix de la mère Major, qui cria du haut de la porte de l’escalier de la cave :

— Ohé ! Martin… Bamboche… à la pâtée !!

— On nous appelle, — me dit précipitamment mon nouvel ami, — je te dirai le reste une autre fois ; mais arrivé chez le charron, ce que j’ai vu, ce que j’ai entendu de Jeannette, m’a rendu si amoureux d’elle… si amoureux !! que, depuis ce jour-là, je ne fais plus qu’y penser. Son père n’a pas voulu la donner cette fois-là ;… mais, il y a huit jours, j’ai entendu la Levrasse dire à la mère Major que le charron venait de lui écrire… et que dès qu’un homme poisson qu’il attend serait arrivé ici, nous partirions, et que nous passerions par le bourg du charron, pour prendre avec nous Jeannette, la nouvelle Basquine.

— Mais, tonnerre de Dieu !… vous êtes donc sourds ?… — cria de nouveau la mère Major. — Faut-il que je descende ?… crapauds ?

— Nous voilà ! Madame, nous voilà ! — m’écriai-je. Puis, me jetant au cou de Bamboche, je lui dis avec effusion :

— Nous sommes amis… n’est-ce-pas… et pour toujours ?

— Oui, amis… — me répondit Bamboche, en répondant cordialement à mon étreinte, — bien amis… et pour toujours.

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