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Page:Sue - Martin l'enfant trouvé.djvu/69

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l’êtes. Mais voici votre père, — reprit gaîment Mme Wilson, — n’allez pas lui dire, étourdi, que je viens, à mon tour, de vous parler en mère-noble.

Et s’adressant à M. Duriveau qui s’approchait d’elle :

— Eh bien ! mon cher comte, où en est la chasse ?

— Je n’ai plus qu’à m’excuser auprès de vous, Madame, de vous avoir fait assister à un divertissement qui se termine si mal.

— Comment ?

— Il faut renoncer à prendre notre renard.

— Et pourquoi donc cela ?

— Parce que les chiens sont malheureusement tombés en défaut, et qu’il est impossible de le relever.

— Et la chasse est manquée ?

— Oui, Madame, la meute perd le renard de ce côté-ci, de ce tronc d’arbre ;… nous avons fait tout au monde pour retrouver la piste… impossible ; nous avons même fouillé les environs de cet arbre, supposant qu’il cachait peut-être la gueule d’un terrier,… tout a été vain ; c’est incompréhensible.

— Consolez-vous, cher Monsieur Duriveau, — dit gaîment Mme Wilson, — il nous restera toujours le plaisir que nous avons pris.

— Et du moins l’espoir de passer la fin de la journée avec vous, car vous venez toujours, n’est-ce pas, avec Mlle Raphaële et Dumolard dîner au Tremblay, en compagnie de quelques-uns de nos voisins ?

— Choisis parmi les électeurs les plus influents du pays, j’en suis sûre, — dit en souriant Mme Wilson, — car je sais vos ambitieux projets, allons, je me mettrai en frais