Page:Sue - Martin l'enfant trouvé.djvu/82

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— Rien… et vous ?

— Rien non plus, et pourtant nous n’avons pas laissé un buisson sans le fouiller.

— Et nous, pas un arbre sans regarder dans ses branches comme pour la chasse aux écureuils.

— Et nous, pas un fossé sans y descendre.

— Et pourtant rien… rien.

— Peut-être le père Lancelot, qui a rabattu droit sur M. Beaucadet, aura-t-il mieux rencontré que nous, lui, et qu’il aura tombé sur le brigand.

— Quelle est cette bande de drôles qui court ainsi à travers mes bois ? — dit à son piqueur le comte Duriveau le sourcil froncé.

— Ce sont les rabatteurs qui fouillent le bois pour traquer le brigand dont j’ai parlé tout-à-l’heure à Monsieur le comte.

— Un brigand ! quel brigand ? — s’écria Mme Wilson en se rapprochant du comte ainsi que sa fille.

— Ne voulant pas vous inquiéter, Madame, — dit en souriant M. Duriveau, — je vous avais caché cet incident qui, avec la découverte du souterrain, compose une journée très-romanesque. En un mot, on prétend qu’un bandit, échappé des prisons de Bourges, s’est réfugié dans ces bois.

— Et ce souterrain où vous alliez pénétrer ! — s’écria Mme Wilson avec effroi, — songez donc que cet homme pourrait s’y être caché.

— C’est vrai, — dit le comte en se rapprochant vivement de l’entrée du repaire, dont il s’était un instant éloigné pour venir parler à la jeune veuve, — il se peut que ce bandit soit là, et je veux m’en assurer…