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Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/137

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m’admirer, de me louer ! Il accablait Blondeau de questions.

Étais-je heureuse ?

Recevais-je l’éducation que je devais recevoir ?

Quels étaient mes maîtres ?

À sept ans, je devais savoir bien des choses, j’avais l’air si intelligente ! je devais avoir bien profité de l’instruction qu’on m’avait donnée !

Ma pauvre gouvernante osait à peine répondre. Enfin elle avoua en pleurant la vérité… Le peu que je savais, c’était elle qui me l’avait appris. Mademoiselle de Maran devenait de plus en plus dure et injuste envers moi. Je n’avais aucun des plaisirs de mon âge ; et ce qui surtout exaspérait Blondeau, je n’étais jamais vêtue comme devait l’être la fille de madame la marquise de Maran.

À chaque parole de ma gouvernante, l’indignation de M. de Mortagne augmentait.

C’était un homme de haute taille, toujours vêtu avec négligence. Quoiqu’il eût quarante ans à peine, son front était chauve ; par une mode qui semblait à cette époque des plus bi-