Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/211

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sac, c’étaient toutes ses narrations enchanteresses des bals de madame la duchesse de Berry, et surtout des quadrilles costumés. M. de Versac était un homme de plaisir par excellence ; il parlait de ces fêtes, de ces distractions de la vie oisive et opulente avec le plus vif intérêt.

Parmi les autres personnes qui composaient, le matin, le petit cercle de mademoiselle de Maran, il y avait encore un des ministres du roi. C’était le meilleur homme du monde ; il nous amusait fort par ses distractions et par ses insurmontables envies de dormir, auxquelles il cédait quelquefois en plein jour avec une bonhomie charmante.

Ce qui mettait le comble à notre joie, c’était l’arrivée de M. Bisson, homme d’une science prodigieuse et d’une réputation européenne ; il passait pour l’un des membres les plus éminents de l’Académie des sciences. C’était un grand homme maigre, haut de six pieds, avec une toute petite tête, et la figure la plus débonnaire qu’on pût voir ; son long cou sortait d’une cravate blanche roulée en corde dont le nœud se trouvait ordinairement derrière sa tête. En