Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/51

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ment près de ces deux messieurs, qui m’ont l’air de gaillards de la plus haute volée.

En disant ces mots, il s’approcha de la table où causaient ces deux jeunes gens.

Ceux-ci s’apercevant qu’on les regardait avec attention, contrariés du voisinage de M. Godet, reprirent leur conversation en anglais, au grand désappointement des curieux.

— Mais quel était ce coffret ! — dit Alfred.

— Un coffret qu’elle m’avait donné, et que mon valet de chambre a été assez sot pour remettre à cette madame Blondeau, croyant qu’elle venait de ma part… Ce matin en rentrant chez moi, Pierre m’apprend cette belle équipée ; dans mon étonnement je cours chez elle, elle était sortie… Je vous rencontre au Pont-Royal devant le pavillon de Flore : pendant que nous causions, je la vois aussi clairement que je vous vois, de l’autre côté du pont, monter en fiacre bleu, avec madame Blondeau.

— Le fiacre part, reprit Alfred ; — nous n’avons que le temps de traverser le pont, pendant que vous observez la direction de la citadine : je cours rue du Bac chercher un ca-