Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/58

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gardant autour de lui : — mais tout ici a l’air si malpropre, que nous ne pourrons peut-être pas seulement avoir un verre d’eau supportable.

Ces inconvenantes paroles augmentèrent la colère de madame Lebœuf et celle de ses habitués, furieux de n’avoir pas pu prendre part à la conversation des deux jeunes gens, depuis que ceux-ci avaient parlé anglais.

— Madame un verre d’eau sucrée, je vous prie, dit Gaston à la veuve.

Celle-ci, sans répondre, agita majestueusement une sonnette cassée, en criant d’une voix glapissante :

— Boitard ! Boitard ! un verre d’eau sucrée !

— Quelle affreuse odeur de poêle ! — dit Gaston en appuyant son front ; — j’ai la tête en feu.

— Il se joint à cela, — reprit Alfred avec dégoût, — je ne sais quelle senteur de moisi et de vieux rentier qui fait que décidément ça empeste…

— Mais, Madame, j’avais demandé un verre d’eau ! — dit Gaston avec impatience.

— Mais, monsieur, il me semble que j’ai sonné Boitard assez fort, — répondit aigre-