Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/73

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faire croire qu’elle-même a apporté ce coffret ici ; mais remarquez-le bien, elle n’est pas entrée ; c’est madame Blondeau qui l’a remis au domestique ; enfin, Gaston, je m’en rapporte à vous ; vous avez trop l’habitude du monde et de ces sortes d’affaires pour vous conduire en enfant : ceci est grave ; ce que nous pouvons faire de mieux est de nous mesurer sur les circonstances qui vont suivre.

— Ce qui m’exaspère, — s’écria Gaston, — c’est la fausseté de cette femme ! Je la croyais incapable, non pas d’un mensonge, mais de la plus légère dissimulation. Eh bien ! jamais elle n’a même prononcé devant moi le nom de cet homme, et c’est à lui qu’elle confie… Tenez, il y a là un odieux mystère que j’ai hâte de pénétrer.

— Tout ce que ce bavard nous a raconté hier de la vie du colonel est assez étrange, — dit Alfred ; — il en ressort du moins que c’est un être infiniment bizarre. Cet intérieur délabré n’annonce pas non plus un caractère des plus réjouissants ; sans vos tristes préoccupations, je serais ravi de me trouver face à face avec Robin des Bois, avec le Vampire, comme