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Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/81

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jeunes gens, et l’hôtel d’Orbesson redevint silencieux et solitaire.

Les habitués du café Lebœuf, aux aguets depuis le matin, avaient vu entrer les deux jeunes gens.

Lorsque ceux-ci sortirent pour remonter dans leur voiture, M. Godet, poussé par son invincible curiosité, ouvrit la porte du café, s’avança tête nue vers Gaston, et lui dit d’un air mystérieux et familier :

— Eh bien ! jeune homme ! où en sommes-nous ? Vous qui avez pénétré dans le capharnaüm du Vampire, vous pouvez nous dire comment est l’intérieur de son antre ! Vous a-t-il rendu le coffret de la jolie dame ? Vous l’avez, j’espère, joliment tancé, joliment rabroué ?

Alfred et Gaston montèrent en voiture sans répondre un mot aux questions de M. Godet.

Le valet de pied referma la portière, dit au cocher : À l’hôtel… et l’habitué resta désappointé.

— Impertinent ! joli cœur ! — dit Godet. — Tu étais bien plus poli hier ! lorsqu’il s’agissait de me soutirer mon secret. C’est égal, ils