Page:Sue - Mathilde, tome 1.djvu/80

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

der cette possession comme un outrage pour moi, je vous en demande donc satisfaction.

— Soit, Monsieur, — dit le colonel en ouvrant la porte du salon.

— Monsieur voudra bien venir dans la journée s’entendre avec vos témoins, — dit Gaston en montrant Alfred.

— C’est inutile, Monsieur ; nous pouvons à l’instant choisir l’heure, le lieu, les armes, — dit le colonel.

— Eh bien ! Monsieur… l’heure… demain matin, dix heures, — dit Gaston.

— À dix heures, — dit le colonel.

— Au bois de Vincennes, près la faisanderie.

— Au bois de Vincennes, dit le colonel.

— Quand aux armes, — dit Gaston, — choisissez, Monsieur.

— Cela m’est indifférent, Monsieur.

— L’épée donc, Monsieur.

— L’épée donc ! — dit le colonel en refermant la porte sur les deux jeunes gens sans que sa figure, sans que sa voix, eussent trahi la moindre émotion.

Le vieux domestique reconduisit les deux