Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/123

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pénibles : je les regardai comme un blasphème.

Je cueillis pieusement quelques branches d’héliotrope et de jasmin que je me promis de garder toujours ; je pensai qu’après tout, j’étais folle de chercher de douloureux pronostics dans un état de choses qu’il dépendait de moi de faire cesser.

Je résolus d’établir un jardinier dans notre maisonnette pour y cultiver des fleurs qui, cette fois, ne mourraient pas au bout de quelques jours.

Par une réflexion bizarre, je me demandai pourquoi l’on entretenait si religieusement les tristes jardins des tombeaux, et pourquoi l’on n’entourerait pas des mêmes soins pieux et touchants les lieux consacrés par quelques souvenirs chéris.

Je rentrai.

Gontran semblait encore plus soucieux que la veille.

La voiture arriva ; nous partîmes.

M. de Lancry ne me dit pas un mot de regret sur l’abandon où nous laissions notre re-