Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/132

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temps en temps y faire un joli pèlerinage avec ma pauvre Blondeau pour toute suite.

— Allons, allons, soyez tranquille, nous reparlerons de cela, jolie petite opiniâtre, — me dit Gontran avec gaîté. — Ah ! j’oubliais ; il faudra envoyer notre architecte à votre château de Maran. Depuis vingt ans il n’a été habité que par votre régisseur ; il doit être en ruines.

— Sans doute… et puis un château, c’est si grand !… Tenez, mon ami… Grondez-moi ; mais votre chalet m’a gâtée… Ah ! que le printemps de Paris va me sembler pesant et ennuyeux auprès de notre beau printemps de la forêt !… Voyez comme je suis rancunière, je ne puis vraiment pardonner à votre ami le sacrifice que vous lui faites.

— À propos de Lugarto, me dit Gontran, il faudra excuser chez lui certaines façons un peu cavalières, qui ne sont peut-être pas de la plus exquise compagnie… Il a toujours été si gâté !

— Que voulez-vous dire ?

— Mais tenez, Mathilde, je ne puis mieux faire que de vous tracer à peu près le portrait