Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/144

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si futiles en apparences dépendent souvent le bonheur, le repos de la vie !

Ils ne sentent pas enfin à quelle humiliation navrante ils réduisent une femme, du jour où ils la forcent à se demander si c’est son titre d’épouse qui lui mérite cette brusque cessation d’empressement ! Ils ne sentent pas de quelle généreuse résignation il faut qu’une femme soit douée pour ne pas faire une comparaison fatale entre les égards attentifs de gens qui ne lui sont rien… et la négligence de celui qui doit être tout pour elle !…

Hélas ! je sais qu’on reproche aux femmes qui ressentent si vivement ces nuances, d’attacher une importance outrée, ridicule, à de petites choses, à des misères ; et pourtant ces misères suffisent presque toujours au bonheur des femmes !

Pour ces misères, elles se dévouent aveuglément, avec orgueil, avec joie !

Pour ces misères, elles oublient souvent les privations, les chagrins, les grands malheurs qui les frappent ; car ces misères leur prouvent qu’elles sont précieusement aimées, et il est une chose qui les blesse toujours d’une