Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/148

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seuls entendu les folles et méchantes paroles de mademoiselle de Maran ; craignez de la pousser à bout, elle pourrait répéter à d’autres ce qui demeurera un secret pour nous… et, malgré son inaltérable pureté, la mémoire de votre mère…

— Et c’est vous… vous, Gontran, qui me proposez cela !… Eh ! que m’importe le monde ?… et que m’importent les abominables noirceurs de mademoiselle de Maran ?… Croyez-vous donc que si l’on m’interroge je laisserai ignorer la raison qui m’a fait à jamais rompre avec elle ? Non, non… Il n’y a pas de plus sanglante vengeance à tirer des calomniateurs que de proclamer leurs calomnies, et de les écraser ainsi sous leur propre honte ! Ah ! ne craignez rien, Gontran, la noble mémoire de ma mère peut braver les basses attaques de mademoiselle de Maran. Tous les honnêtes gens m’approuveront quand je dirai pourquoi je ne veux pas remettre les pieds chez cette horrible femme.

— Mathilde, vous parlez en fille tendre et dévouée, c’est tout simple, mais vous ne connaissez pas le monde… Croyez-moi, mainte-