Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/147

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dant en larmes, car depuis le matin je les étouffais :

— Jamais…jamais je ne remettrai les pieds chez mademoiselle de Maran !… Je vous en supplie, n’insistez pas… cela me serait impossible.

— Calmez-vous, Mathilde, calmez-vous… croyez bien que je ne vous demande rien que de juste, que de nécessaire… Je n’exige pas que vous voyiez souvent votre tante, mais je désire que vous la voyiez quelquefois.

— Non, je vous dis que la vue de cette femme me tuera… Elle me fait horreur.

— Ce sont là des exagérations, ma chère Mathilde. Réfléchissez à une chose : le monde ne pourra s’expliquer votre brusque rupture avec une parente qui vous a élevée… et qui a presque fait mon mariage. Vous comprenez cela, Mathilde… On fera des commentaires… des suppositions à perte de vue… On interrogera votre tante… Celle-ci, choquée de ce manque de procédés de votre part, sera capable de l’expliquer à sa façon… Vous, moi… et… M. de Mortagne, — ajouta Gontran en prononçant ce nom avec effort, — nous avons