Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/156

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si je vous jure que je n’ai rien vu de plus séduisant que madame… c’est que cela est. Mais je vous dirai avec la même franchise qu’il est très dangereux pour vos amis de voir un trésor pareil…

— Ah ! mon cher Lugarto, prenez garde, voici que vous tombez dans l’exagération ; vous aviez si bien commencé, — dit Gontran embarrassé de mon silence.

J’étais au supplice ; pourtant, faisant un effort sur moi-même, je dis à M. Lugarto d’un air glacial :

— Vous arrivez de Londres, Monsieur ?

— Oui, Madame ; j’étais allé assister aux courses du printemps.

— Vous voyez, ma chère amie, un des vainqueurs habituels d’Epsom et du Darby. Les chevaux de course de Lugarto sont célèbres en Angleterre, — se hâta de dire Gontran pour engager la conversation. — Est-ce que vous n’en ferez pas venir quelques-uns pour les courses du bois de Boulogne et du champ-de-Mars ?

— Bah !… vos chevaux français ne valent pas la peine qu’on se dérange pour les battre ;