Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/158

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je trouvais ses plaisanteries de mauvais goût.

M. Lugarto, sans doute habitué à un autre accueil, parut piqué ; il dit à Gontran :

— Ah çà ! mon cher, nous jouons aux propos interrompus avec madame de Lancry ; je lui parle de la tyrannie des maris, elle me répond par une question sur le Musée.

— C’est qu’en effet, mon cher Lugarto, vous êtes très embarrassant, votre conversation éblouit d’abord un peu ; vous êtes né un siècle trop tard, il fallait venir sous la régence ; et encore, ma chère amie, — me dit Gontran, — il ne faut pas juger Lugarto sur ses folles paroles, il vaut beaucoup mieux qu’elles, mais il est convenu qu’on lui passe tout… on l’a tant gâté… Allons, je me charge de faire votre paix avec madame de Lancry.

— Je serais fâché de vous avoir déplu par une mauvaise plaisanterie, — reprit M. Lugarto, avec un sourire contraint, sans me dire Madame ; sorte de familiarité qui lui semblait habituelle, et qui me paraissait de la dernière inconvenance.

Je fus sur le point de lui répondre quelque chose de très dur, mais je me contins, et je