Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/159

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répondis : — Il m’a seulement paru, Monsieur, que vous vous hâtiez un peu de me confondre dans l’intimité qui vous lie à M. de Lancry.

— C’est que, voyez-vous, on a hâte de jouir des avantages qu’on désire vivement, et j’espère que vous m’excuserez en faveur de ce motif, — me dit M. Lugarto en souriant d’une manière convulsive ; puis il me jeta un regard morne, froid, qui me fit presque peur.

Mon instinct me dit qu’en quelques minutes je venais de me faire un ennemi.

Mon mari semblait vivement contrarié. Voulant relever une seconde fois la conversation que je laissais tomber à dessein afin de rompre le plus tôt possible un entretien qui m’était insupportable, Gontran dit à M. Lugarto, dont l’impertinente assurance n’était en rien troublée :

— Avez-vous vu la serre chaude sur laquelle s’ouvre l’appartement de madame de Lancry ? Vous qui êtes grand amateur de fleurs, il faut que vous nous donniez des conseils. Voulez-vous venir, Mathilde ?

J’allais refuser, j’obéis à un geste impé-