Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/16

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— Le mari d’Ursule ? — m’écriai-je.

— Madame connaît M. Sécherin ? — me dit M. Duval d’un air étonné.

— Pour l’amour du ciel ! continuez, mon cher monsieur, — dit mademoiselle de Maran.

— Hier donc, dit M. Duval, — un domestique se présente chez moi. Je lui demande ses certificats, il m’en montre plusieurs ; le dernier lui avait été donné par M. le marquis de Rochegune ; en l’ouvrant, l’écriture me frappe, je cours chercher ma lettre ; plus de doute ! monsieur, l’écriture était semblable, absolument semblable, impossible de s’y tromper. Dire ma joie, mon émotion, serait impossible. Je demandai au domestique quelques renseignements sur son maître. — Ah ! Monsieur, — me dit-il, — il n’y en a pas de meilleur, de plus charitable, tout le portrait de son père qui a fait tant de bien… — Et pourquoi quittez vous son service ? — lui demandai-je. — Hélas ! monsieur, M. le marquis va partir pour un long voyage, il ne garde que deux anciens serviteurs qui l’accompagnent. Je ne pouvais plus conserver le moindre doute. Je dis tout à ma femme. Je pars hier et j’arrive ici, M. de Ro-