Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/17

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chegune était sorti, je reviens dans la soirée, il n’était pas encore rentré. Enfin, ce matin, après avoir encore en vain tenté de le voir, et craignant qu’il ne partît, je suis monté ici malgré le portier, et j’ai pu presser les mains de mon bienfaiteur. Oh ! d’abord il a voulu nier, mais il sait trop mal mentir pour cela…

— Monsieur, — dit M. de Rochegune avec un embarras croissant…

— Oui, Monsieur, — s’écria M. Duval, — vous ne savez pas mentir… je vous dis que vous mentez d’une manière pitoyable ! et lorsque je vous ai proposé pour vous confondre de m’écrire absolument la même lettre que celle que j’avais reçue avec les cent mille francs, vous n’avez pas osé, Monsieur, vous n’avez pas osé ! répondez à cela… Voilà, Madame, ce que monsieur a fait pour moi. Voilà ce que je suis glorieux d’accepter, non comme don, mais comme prêt ; car je compte sur mon travail pour m’acquitter… Voilà la bonne et généreuse action que je raconterai partout ; mais je n’en suis pas moins heureux d’avoir pu une bonne fois convaincre monsieur de son bienfait de-