Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/162

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Deux jardiniers accompagnaient cette serre nomade dans une voiture de suite ; tout cela est arrivé ici comme par enchantement.

— En effet, cette idée est très ingénieuse, — dit M. de Lancry. — C’est qu’aussi vous avez beaucoup d’invention, Lugarto.

— Que voulez-vous ? il ne suffit pas d’avoir de l’argent, il faut encore avoir l’esprit de l’employer convenablement… Il y a tant de gens qui ne savent pas même bien dépenser la fortune qu’ils n’ont pas.

— Dépenser quand on n’a pas, vous parlez en énigme, mon cher Lugarto.

— Ah ! vous croyez, mon cher Lancry ?

Gontran et son ami me parurent échanger un étrange regard pendant un silence de quelques secondes.

Mon mari le rompit le premier, et dit en souriant d’un air embarrassé :

— Je vous comprends… dans ce sens, vous avez raison… Mais, si vous le voulez, nous allons rentrer dans le salon. Je crains réellement que la chaleur ne fasse mal à madame de Lancry.