Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/166

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chent, en cela que ce sont deux magnifiques avantages que l’histoire ou que Dieu seul vous donnent, et que tous les trésors du monde ne sauraient acquérir ni remplacer… — Je regardai M. Lugarto ; il rougit de dépit ; — je continuai. M. le duc de Penthièvre avait donc pour Greuse la plus touchante amitié. Vous le savez, l’inépuisable bonté de cet excellent prince égalait la supériorité de son esprit, d’une finesse et d’une grâce exquise. Lorsqu’il alla voir les premiers tableaux que Greuse fit pour lui, et qu’il rémunéra avec une libéralité toute royale, il dit au grand peintre, avec ce charme qui n’appartient qu’aux grandes aristocraties :

— « Mon cher Greuse, je trouve vos tableaux admirables ; mais j’ai une grâce à vous demander.

— « Monseigneur, je suis à vos ordres.

— « Eh bien ! — dit le prince avec une sorte d’hésitation timide et comme s’il eût demandé une faveur, — eh bien !… je voudrais que vous missiez de votre main, au bas de ces tableaux : donné par Greuse à son ami M. le duc de Penthièvre. — La posté-