Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/179

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une espèce de cas des gens pour leur dire ce que le reste du monde n’ose pas leur dire ?

— En cela, Madame, — répondis-je, — il me semble que l’estime et le mépris se traduisent de la même sorte.

— Expliquez-nous donc cela ? — me dit M. Lugarto.

— Eh bien ! je crois, Monsieur, qu’on peut dire les plus dures vérités sans faire le moindre état de la personne à laquelle on les adresse.

— Est-ce que c’est pour moi que vous dites ça ? — reprit M. Lugarto avec son imperturbable assurance.

— Vous mériteriez bien qu’on vous répondît : oui, — dit la princesse ; — savez-vous que je ne comprends pas pourquoi hommes et femmes tolèrent vos airs audacieux et familiers ?

— C’est mon secret, et vous ne le saurez pas.

— Vous allez me faire croire à quelque pouvoir… surnaturel n’est-ce pas ?

— Peut-être.

— Vous êtes fou !…