Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/178

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Et, s’adressant à madame de Ksernika en me montrant du regard, il ajouta :

— Princesse, dites-lui donc que je gagne à être connu, et qu’il vaut mieux m’avoir pour ami que pour ennemi.

Je rougis de dépit ; je n’osais, de peur de déplaire à Gontran, répondre avec dureté ; je gardai le silence.

La princesse reprit de sa voix langoureuse et en regardant avec hauteur M. Lugarto par-dessus son épaule :

— Vous ?… Il me serait fort égal de vous avoir pour ami ou pour ennemi, car je ne croirais pas plus à votre amitié que je ne craindrais votre inimitié.

— Allons donc, princesse, vous êtes injuste.

— Non, vous savez que je ne vous gâte pas… moi… je suis peut-être la seule personne qui vous dise vos vérités… Vous devez m’en savoir gré… car je ne me donne pas la peine de les dire à tout le monde. Est-ce que vous ne trouvez pas, Madame, — dit la princesse en s’adressant à moi, — qu’il faut faire