Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/181

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quant, c’est que ma science n’a l’air de rien… mais, comme tous les gens habiles, avec peu je fais beaucoup. Ainsi, par exemple, vous n’avez pas idée des résultats que j’obtiens, je suppose, avec une date, un nom de rue et un numéro.

Je regardai par hasard la princesse ; elle devint pourpre.

— Ainsi le 12 décembre… rue de l’Ouest… n. 17… par exemple… cela a l’air de ne rien signifier du tout, — reprit M. Lugarto, — et pourtant il n’en faut pas davantage pour vous faire pâlir… maintenant que vous avez rougi, comme je vous l’avais prédit.

Puis il reprit de manière à n’être entendu que d’elle et de moi :

— Faites donc attention, princesse, on vous remarque ; ne me regardez pas ainsi d’un air fixe et ébahi, cela vous va mal. Vos yeux sont bien plus jolis lorsqu’ils sont à demi fermés, — ajouta-t-il avec une cruelle ironie.

Madame Ksernika était en effet d’une pâleur extrême, elle semblait fascinée par la révélation que venait de lui faire M. Lugarto.

À ce moment, mademoiselle de Maran cau-