Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/201

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vis un mot à mon mari, en le suppliant de me rassurer.

M. Lugarto demeurait rue de Varennes ; je recommandai la plus grande promptitude, j’attendis le retour de mon messager avec une pénible impatience.

Une demi-heure après, Blondeau entra.

— Eh bien ! — m’écriai-je.

M. le vicomte est chez M. Lugarto, Madame ; Monsieur a fait répondre à Jean que c’était bon, et qu’on prévienne Madame qu’il ne reviendrait que très tard.

Je ne fus rassurée qu’à demi. Pour que Gontran m’eût ainsi oubliée, il fallait sans doute qu’il eût de graves préoccupations ; je l’attendis.

Hélas ! pour la première fois je connus cette anxiété dévorante avec laquelle on compte les minutes, les heures ! ces tressaillements d’espoir que cause le moindre bruit, et les mornes abattements qui leur succèdent.

J’avais envoyé ma pauvre Blondeau chez le portier, en lui recommandant de guetter le retour de M. de Lancry et de venir tout de suite m’en faire part. Sans les événements de