dans la voix de Gontran que, malgré moi, je fus presque rassurée. L’influence de mon mari sur moi était telle, que mes traits reflétaient pour ainsi dire toujours l’expression des siens ; et puis je désirais si ardemment de le voir heureux, que je devais accepter, trop facilement peut-être, les explications sur sa conduite de la veille.
— De quel pardon parlez-vous ? — lui dis-je.
— C’est très embarrassant, Mathilde ; car comment vous avouer… vous expliquer… un si grand crime ?…
— Un crime !… Vous plaisantez… Mais encore… dites… oh ! vous êtes pardonné d’avance.
— Je le sais… vous êtes si bonne ; et pourtant ce pardon, je ne le mérite pas.
— Comment ?
— Hier, ne vous ai-je pas d’abord inquiétée par mon absence, et presque épouvantée par mon retour ?
— Il est vrai… votre agitation…
— Mon Dieu ! ma jolie Mathilde, comment oser vous dire que vous avez été assez bonne pour vous intéresser… à… un vilain ivrogne ?