Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/21

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siasme qu’elle m’inspirait ; je n’espérais pas être un jour assez heureux pour vous témoigner à vous-même, Monsieur, l’admiration que vous méritez.

— C’était au Siége de Corinthe, n’est-ce pas, Monsieur ? — dit naïvement M. Duval. — Un jour où madame la duchesse de Berry assistait au spectacle… c’est bien cela. C’était la première fois que ma femme et moi nous allions au spectacle depuis deux ans ; nous nous en étions fait une vraie fête.

— Nous avons même remarqué, monsieur, le béret de madame Duval qui lui allait à merveille, — dit mademoiselle de Maran ; — elle était jolie comme un ange, et n’avait pas du tout l’air, je vous l’assure, d’être réduite à travailler pour vivre.

— Peut-être trouvez-vous, Madame, que ma femme était mise avec trop d’élégance pour notre position ? dit M. Duval avec une fierté douloureuse. — C’est qu’alors, Madame, je croyais que cet argent était une restitution. Depuis que je sais que c’est un prêt, je me refuserai tout superflu, croyez-le bien.