Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/22

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Gontran, désolé comme moi de la méchante remarque de mademoiselle de Maran, dit à M. de Rochegune pour détourner sans doute la conversation :

— Mais j’ai eu aussi le plaisir de vous voir à cette représentation, monsieur de Rochegune, et j’étais bien loin de me douter que vous fussiez le bienfaiteur mystérieux dont j’entretenais ces dames.

— Oui, je crois en effet que ce jour… j’étais à l’Opéra avec madame la duchesse de Richeville, — reprit M. de Rochegune d’un air embarrassé.

Je levai par hasard les yeux sur lui ; je rencontrai son regard, qu’il détourna aussitôt en rougissant.

— Monsieur, — dit mademoiselle de Maran à M. de Rochegune en prenant un air de bonhomie qui me présagea quelque perfidie, rien de ce que nous voyons ou de ce que nous entendons là ne peut nous étonner ; monsieur votre père avait habitué tout le monde à l’admiration de ses bonnes œuvres.

— Madame… — dit M. de Rochegune en s’inclinant avec une sorte d’impatience pé-