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qui les remplaçaient étaient charmantes, il est vrai ; jamais je n’en ai vu de pareilles… Il y avait un gros bouquet et deux branches de petites grappes de fleurs d’un pourpre très vif ; au centre de chaque fleur brillait comme un diamant une goutte de rosée solide, si je puis m’exprimer ainsi ; de longues feuilles d’un vert d’émeraude glacé de cramoisi complétaient cette parure d’un goût parfait, sans doute d’une extrême rareté, et dont j’aurais été heureuse sans mon maudit souhait.

— Que vous êtes bon ! — dis-je à Gontran avec reconnaissance.

— Ce sont des euphorbes[1], plantes fort rares et telles qu’il les faut pour parer une beauté rare, — me dit gaîment M. de Lancry ; — rien ne sera plus joli, plus coquet que ces deux branches de fleurs purpurines au milieu de vos beaux cheveux blonds sous un chapeau de paille de riz.

Nous arrivâmes à l’ambassade.

Le temps était radieux ; les toilettes des femmes étaient d’une fraîcheur extrême ; les

  1. Euphorbia fulgens. — Linné.