Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/214

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rayons du soleil, brisés et adoucis par le feuillage des plantes et des masses de fleurs qui garnissaient la galerie, ne jetaient qu’une douce clarté dans ces vastes salons.

Généralement il n’y a rien de plus gai, de plus riant que ces matinées dansantes, où le soleil remplace les bougies, où la tiède atmosphère du printemps, toute chargée du parfum des fleurs du jardin, remplace la chaleur étouffante des bals de l’hiver.

Presque en arrivant je me trouvai en présence de madame la duchesse de Richeville ; elle donnait le bras à une femme de ses amies. Je ne pus m’empêcher de rougir extrêmement en la voyant. Gontran ne s’en aperçut pas.

Madame de Richeville lui dit avec beaucoup de grâce : — Je vais vous rendre malgré vous à votre liberté et vous enlever madame de Lancry. Lord Mungo nous garde deux ou trois places dans la galerie. Bien hardi et bien adroit celui ou celle qui les lui fera rendre avant notre retour.

M. de Lancry, quoiqu’il parût vivement contrarié, ne put qu’accepter la proposition de madame de Richeville. Celle-ci prit mon bras,