Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/217

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— Et moi je vous jure que je suis aussi bien heureuse de m’être trompée dans ma prévision. Mais dites-moi, pendant que nous sommes à peu près seules, n’oubliez pas, si vous aviez quelques lettres à faire parvenir à M. de Mortagne, de les faire adresser rue de Grenelle à l’hôtel de Richeville, dans le cas où il serait absent pour quelques jours… Enfin, pauvre enfant, quoi qu’il vous arrive, dans quelque occasion que ce soit, rappelez-vous que vous avez une amie bien vraie, bien dévouée. Cela vous semble étrange, n’est-ce pas ? Tout ce que je vous demande, c’est de mettre à l’épreuve cette amitié que je vous offre ; elle ne vous manquera jamais.

À ce moment M. Lugarto entra dans la galerie.

Involontairement je fis un mouvement d’effroi en me rapprochant de la duchesse de Richeville.

— Qu’avez-vous donc ? — me dit-elle.

— J’ai, Madame, un peu froid ; il vient beaucoup d’air par cette galerie.

Madame de Richeville vit par hasard M. Lu-