Page:Sue - Mathilde, tome 2.djvu/216

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rais bien hardie, n’est-ce pas, après ce qui s’est passé entre nous ?…

— Madame…

— Ne m’en veuillez pas, j’ai à vous parler de notre ami, de M. de Mortagne. Il a été en grand danger.

— Que dites-vous, Madame ?

— Sans doute ; il avait tant souffert ! et puis les dernières émotions l’ont si vivement agité ! maintenant il est encore bien souffrant, mais il est mieux.

— Je le sais, Madame ; hier, en rentrant chez moi…

— Vous l’avez vu à sa fenêtre. Oui, il est allé habiter en face de votre maison pour être plus près de vous. Si vous saviez combien il vous aime ! toutes ses craintes… Eh bien ! non… non, ne parlons plus de cela, — reprit la duchesse à un mouvement que je fis ; — j’espère que lui et moi nous nous sommes trompés ; vous semblez heureuse… c’est une conversion que vous avez opérée : je ne m’en étonne pas… seulement je n’osais l’espérer.

— Je suis en effet très heureuse, Madame, ainsi que je l’avais prévu.