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mienne ainsi qu’à madame de Lancry et à Gontran.

— C’est on ne peut mieux, — dit mon mari en offrant son bras à madame de Ksernika.

— Allons rejoindre ces dames, elles nous attendent.

M. Lugarto m’offrit son bras avec un sourire de triomphe… Il m’était impossible de le refuser malgré ma répugnance.

Il me dit tout bas : — Cela vous désole d’être parée de mes fleurs, d’accepter mon bras, de venir dans ma voiture. J’en suis désolé, c’est votre faute ; pourquoi me traitez-vous si mal que toutes mes prévenances tournent pour vous en contrariétés ?

Je ne répondis rien ; je traversai ces salons remplis de gens heureux et gais. Les fenêtres ouvertes laissaient voir le jardin avec tous ses trésors de fleurs et de verdure.

En contemplant ce riant tableau, en entendant l’harmonie de l’orchestre, j’avais la mort dans le cœur : ce contraste m’était insupportable. On me regardait beaucoup. J’entendais murmurer mon nom et celui de M. Lugarto ; je rougissais de honte pensant que tout le